Au bord de la rivière

Manëick se promena au bord de la rivière, était-ce une illusion où avait-elle rêvé elle aurait juré qu'elle était déjà venue...

Elle vit une cabane de l'autre coté d'un bras du fleuve, elle passa un gué de pierre et y arriva, elle était certaine d'y avoir dormie un jour, elle poussa la porte et entra, il n'y avait personne depuis bien longtemps, elle soupira et en ressortit...

Elle revint sur ses pas, et vit un grand chêne, elle eut une vision, un homme blond c'était assis là et la regardait. Elle ferma les yeux et les rouvrit, non il n'y avait personne, elle rêvait en ce dimanche après-midi.

Finalement elle s'installa sous l'arbre et toucha son talisman, il était à nouveau à son cou, elle sentait sa présence et en était bouleversée. Maintenant que Silphenn était parti, elle se sentait désemparée, ne sachant plus qui elle était, ce qu'elle voulait. Soudain un cygne blanc apparut, elle en rit, lui sûr elle ne l'avait pas rêvé, elle le connaissait, elle l'avait déjà vu à Cosnes, d'ailleurs il avait voulu la pincer.

Elle s'approcha de l'eau, il tendit le cou curieux et claqua du bec.

- Ho toi tu veux du pain ! dit-elle en farfouillant dans une de ses poches...

Elle lui en jeta un morceau qu'il engloutit presque aussitôt. Pendant ce temps elle se perdit dans ses pensées... Je dois rebâtir ma vie, même si au plus profond de moi Silphenn restera à jamais dans mon coeur. Un pincement la tira de sa rêverie...

- Aie cria-t-elle, non mais dit donc toi, oiseau de malheur, tu m'as fait mal. Elle se massa le dessus de la main déjà un bleu apparaissait, le cygne impatient voulait le pain qu'elle tenait entre ses doigts. Elle se leva et lui lança assez loin.

- Tache de ne pas revenir me pincer ou tu finiras rôti lui dit-elle en riant à moitié. Et chaque fois que je te vois il m'arrive quelque chose de bien alors s'il te plait tache de faire en sorte que ce soit la dernière fois que je te vois...

Elle retourna près du grand chêne, et un reflet rose attira son attention, elle se pencha et ramassa un ruban à cheveux, elle aurait juré que c'était un des siens...

Etrange pensa-t-Elle, vraiment étrange, elle rebroussa chemin et repartit vers le village l'air songeur....

Manëick revint au bord de la rivière, elle y avait prit goût, armé d'une perche en bois et d'une ficelle elle était bien décidée à pêcher. Elle regarda alentour personne, chic je ne passerais pas pour une cruche pensa-t-elle. Elle était petite la dernière fois qu'elle avait pêché avec Papi Lys, mais elle avait retenu l'essentiel. Elle sortit de son sac une boite en fer et un morceau de fer tordu et aiguisé.

Elle ouvrit la boîte, et fit une grimace. Là au fond deux longs vers de terre rampaient en ondulant. Il lui fallait en prendre un morceau. Elle déglutit avec peine.

Elle finit par accrocher la pointe de fer recourbée au bout de la ficelle fine, et s'assura que le tout était bien solide. Parfait ! ses noeuds n'était surement très réglementaire et en aurait fait sourire plus d'un mais le tout tenait et pour elle c'était le principal.

Elle avait repoussé la boîte contenant les ver le plus loin d'elle, mais rien à faire sans appât elle ne pêcherait rien et elle savait que le pain détrempait et se détachait toujours de l'hameçon. Elle prit son courage à deux mains, et plongea ses doigts dans le réceptacle. Elle saisit un ver qu'elle faillit lacher par dégout. Flûte elle avait oublié son couteau dans son sac, elle reposa le ver et trouva enfin ce qu'elle cherchait dans sa besace. Elle recommença son opération et prit une profonde inspiration.

En faisant une mine épouvantable elle coupa un morceau de l'animal, et l'épingla sur le morceau de fer recourbé. Voilà, elle alla se laver les mains et soupira d'aise, le plus dur était fait. Elle chercha un coin pour s'installer, un morceau de berge pas trop escarpé, et en trouva un sous le grand chêne. Là elle pourrait s'asseoir aisément, et la berge descendait en pente douce dans l'eau. Elle installa sa couverture et son sac, prit son seau le remplit d'eau, pour accueillir tous mes poissons pensa-t-elle, et prit sa canne en main.

Le lancé est important lui susurrait Papi Lys en pensée, franc et assez loin, elle lança ouf tout se passa bien, mais un détail clochait, comment allait-elle savoir qu'un poisson mordait ? Elle se tapa le frond soudain, elle avait oublié d'installer le petit morceau de bois léger qui lui servirait de flotteur.

Elle du tout recommencer, patiemment poser le bouchon avec soin, et finir pour recouper un morceau de ver, en faisant une grimace épouvantable. Enfin au bout d'un long moment, tout fut prêt. Empressée, elle rejeta sa canne en arrière pour un lancé lointain.

Brusquement elle sentit une tension, elle tira, le fil était tendu derrière elle, et elle tourna la tête. Ho ! non ! elle avait attrapper une branche du chêne.

Elle posa sa canne, elle était bien trop petite pour atteindre l'hameçon coincé là beaucoup trop haut. Allez hop ! escalade pensa-t-elle.

Elle jeta un coup d'oeil alentour, personne, du moins elle l'espèrait. Elle releva ses jupons et grimpa dans l'arbre. Avançant précautionneusement elle finit par atteindre la branche et à décoincer son hameçon. Heureusement que j'avais neuf frères se dit-elle.

Elle redescendit non sans mal, avec des brindilles plein les cheveux. Ouf une fois au sol, elle remit sa tenue en place, et reprit sa canne.

Ho ! c'est pas vrai le ver a disparu. Elle recommença ses grimaces, et finit par être opérationnelle.

Elle lança devant elle, elle avait retenu la leçon. Enfin le flotteur faisait son office sa ligne était assez loin du bord, et elle planta la tige de bois au sol, assez inclinée et bien fixée.

Elle s'installa sur sa couverture et sortit une miche de pain, elle en mangea un bout, et s'allongea sur le dos à regarder le ciel bleu. La pêche est vraiment une relaxation pensa-t-elle au bout d'un moment. Puis soudain elle dit à voix haute

- A condition de surveiller ta canne...

Elle se leva d'un bond et vit son flotteur bougé, elle tira d'un coup sec mais rien, le vent surement. Elle remit sa canne en place, et se souvint d'un détail.

- Pour bien pêcher il faut appâter, la mie de pain est idéal pour cela, avec une pâte faite avec de l'eau et du blé.

Elle avait de l'eau oui mais pas de blé. Elle finit par découper des morceaux de mie de pain, et les jeta à l'endroit où sa ligne flottait. Bien il me faut attendre à présent dit-elle tout haut.

Assise à côté de sa canne, elle attendit donc.

Elle attendit, et attendit, rien ! Elle relança une pleine poignée de mie de pain, et se réinstalla à côté de sa canne, satisfaite et confiante.

Soudain le cygne blanc apparut, dressa la tête, majestueux et arrogant il l'a regarda et s'avança vers son flotteur.

- Pichhhh, pichhh file de là sale bête cria-t-elle en faisant de grand geste pour le chasser.

L'oiseau la regarda et plongea sa tête dans l'eau, il en ressortit un morceau de mie, et l'engloutit puis recommença son opération, il était en train de ruiner une matinée de pêche...

- Ho non ! tu n'es pas possible toi, regardes tu vas finir par t'empêtrer dans ma canne allez oust file de là.

Trop tard un coup de bec dans le flotteur surprit le cygne et en voulait fuir il se prit une patte dans le fil.

Manëick vit la perche tanguer le fil se tendre et hop sa canne tomba à l'eau, arrachée à la berge. L'oiseau poussait des cris de protestation, la patte coincée, plus il se sauvait, plus il emmenait le tout avec lui.

Elle se leva d'un bond, voulut rattraper sa précieuse canne et perdit l'équilibre, chuta dans l'eau, du moins dans la vase, et c'est avec rage qu'elle s'en revela.

Par on ne sait quel tour de passe-passe le cygne se libéra, mais avait emporté fort loin, la jolie canne à pêche.

Manëick nagea un peu pour nettoyer la boue qui lui collait aux vetements, elle finit par sortir de l'eau avec peine, en maugréant tout haut contre l'oiseau de malheur qui avait ruiné tous ses efforts.

Elle s'enveloppa dans la couverture, elle claquait des dents. Rassemblant ses affaires elle prit le chemin de la maison toute penaude.

Un pincement la fit hurler, elle s'arrêta net, et porta la main à son jupon.

Elle le souleva, et vit là près de son genou une écrevisse prise dans ses bas. Elle la détacha avec soin, et sourit.

Ho ! demain j'irais à la pêche à l'écrevisse, il me faut une nasse alors, en brindilles de bois, et de la ficelle....

Déjà mille projets fourmillaient dans sa tête, elle regagna le village avec le sourire !

Manëick arriva de bon matin, la journée était ensoleillée, elle sourit.

Elle avait sa besace son couteau, quelques fines cordes, un vieux morceaux de viande qui sentait fort, une seau, sa couverture, une miche de pain et une gourdasse d'eau.

Elle trouva un coin où elle étala sa couverture.

-Bien allez au travail il me faut trouver du petit bois pour faire ma nasse à écrevisse...

Elle regarda alentour, rien, les arbres étaient trop gros, elle s'avança sur un chemin qui partait vers la forêt, à détour d'un clairière elle vit une hutte, elle s'immobilisa un instant, elle l'avait déjà vue quelques pas, elle en était sure. Elle rebroussa chemin, et trouva se quelle cherchait.

Un peuplier dont une arbre était cassée, faisait des rejets et de belles pousses bien droites et très longues se dressaient vers le ciel. Mais cette branche est très haute.

Elle regarda alentour, et se dit qu'elle devait ne pas perdre de temps, elle approcha de l'arbre, et commença à grimper. Le tronc était lisse mais quelques aspérités lui permirent de prendre appui, elle finit par arriver près des rejets qui l'interressait. En équilibre précaire, elle admira néanmoins la vue. C'était magnifique, Tonnerre vu de haut....

hey!
j'ai eu du mal a vous trouver!
chrisant soupira
alors vous avez trouvé de quoi faire votre masse?

Manëick sursauta manquant tomber de son arbre, elle n'avait pas vu Chrisant arriver elle fut surprise. Il se tenait là sous le peuplier à la regarder, elle rougit soudain.

- Allez plus loin je vous prie, je finis de tailler cette branchette et je vous rejoins, et retournez vous pendant que je descends, il est inconvenant de regarder une dame d'aussi près.

Elle ressera ses jupons d'une main et acheva son élaguage. Un petit tas de perche bien droite jonchait le sol au pied de l'arbre. Elle s'apprêta à redescendre, et le fit précautionneusement pour ne pas dévoiler ses dessous.

Rouge par l'effort et la confusion, elle retrouva néanmoins le plancher des vaches avec un soupir de soulagement.

- Regardez j'ai bien travaillé non ?

Puis elle sortit un plan, et le montra à l'homme qui venait de la rejoindre.

- Allez au travail, on doit faire cette nasse.

Elle mit le plan dans les mains de Chrisant, pendant qu'elle le tirait par une manche vers sa besace, serrant contre elle les branchages qu'elle venaient de tailler...

chrisant prit le plan et commença a l'examiner
*intense réflexion*
lorsque Manëick au bout de quelques minutes retourna le plan dans le bon sens

- ha oui ça va mieux comme ça!
*enthousiame*
chrisant se mit à la tache.
une demi heure plus tard et quelques (beaucoup) indications de Manëick, la masse fut finit!

- bon elle est un peu bancal et pas d'une solidité à toute épreuve, mais tu verras, on va attrapper beaucoup d'écrevisse!
* petit sourir vers Manëick*

-allez! montre moi tes talents de pêche!!!!
*tend la masse vers Manëick*

Manëick prit la masse et l'examina de près.

- Ouais, bah on va faire avec hein ! Elle se dit qu'il n'était pas très doué et sourit en son for intérieur.

Elle vit un homme au loin, il parraissait blond, mais elle n'en était pas sur il avait l'air de sortir de l'endroit où elle avait vu la hutte. Elle le regarda un moment se demanda s'il avait les cheveux blonds ou blancs, puis retourna à ses occupations.

Elle accrocha une longue ficelle à la nasse, et sortit un morceau de viande un peu avarié. Elle fit la grimace et le mit dans un filet de laine ajouré qu'elle avait tricoté la veille, elle le fixa ensuite au fond du piège bien solidement.

Elle jeta le tout à l'eau, et piqua un piquet dans la terre pour y accrocher leur casier. Une fois fait elle s'installa sur la couverture et regarda Chrisant en lui disant.

- Allez mangeons un peu il faut etre patient à présent, ou avoir plein de nasses car la peche à l'écrevisse est une question de patience...

- J'ai rapporté un peu de jambon et du vin! trinquons à nos future prise!
pis moi vous savez j'ai tout mon temps, surtout en si galante compagnie!

chrisant leva son verra!

- Je vous dédite ce verre, que cette journée nous apporte un peu de joie, de bonheur et d'amusement et soit le début d'une relation amicale!

*tout bas*
- en plus si affinité!
*clin d'oeil*

Manëick rougit au clin d'oeil de Chrisant, elle détourna le regard, et repéra le cygne qui venait d'apparaître au milieu de la rivière.

- Là regardez c'est lui a qui fichu ma journée de pêche parterre hier, le revoilà qui vient me narguer !

Elle le regarda avec rancoeur, voyant Chrisant déjà rire en repensant qu'à cause de l'oiseau elle avait finit à l'eau.

Elle mangea de bon appétit, l'air frais lui avez creusé l'estomac, elle regardait de temps en temps en direction de la rivière, et dévisageait l'homme qui l'accompagnait.

Elle le connaissait peu, l'avait rencontré pour la première fois la veille, il avait l'air de s'amuser, elle sourit.

- Allez allons remonter notre nasse dit-elle en se relevant avec un peu de chance nous en aurons déjà quelques unes.
Elle s'approcha du bord, et tira sur la ficelle remontant ainsi leur piège elle sourit trois écrevisses y étaient déjà.

Elle se retourna et regarde Chrisant, et dit

- Je vous laisse les retirer, à vous l'honneur.

Elle riait déjà à l'idée qu'il allait surement se faire pincer.

*fièrement*
- c'est face au danger que l'on reconnait les hommes!

la bataille fut rude, chrisant bien qu'en infériorité numérique s'engagea, au bout de quelques minutes il se retrouva les trois écrevisses attachées à sa main.

-C 'est bon, vennez avec un sac, qu'on les mettent dedans!

stoïque chrisant faisait mine de n'avoir pas mal, bien qu'une petit larme pendait aux niveau de ses yeux.
Pendant que Manëick mis les écrevisse dans un sac.

- Mission accomplit! ça vous direz pas d'aller prendre un verre chez moi?
en tout bien tout honneur, je précise!

Manëick s'était retenu de rire, elle voyait Chrisant avec les trois écrevisses accrochées à ses doigts et avait mal pour lui.

Elle ramassa sa nasse et accepta de prendre un verre chez lui, mais elle ignorait où elle habitait et puis elle répéta tout haut !

- En tout bien tout honneur d'accord alors !
Elle replia sa couverture, et se dit qu'elle reviendrait à la peche aux écrevisses seule, et qu'elle lui en apporterait un seau tout plein.

Elle le suivit donc à travers le village, munit de tout son matériel, il lui faudrait bientot ouvrir sa boutique d'apothicaire, elle se demandait si elle vivrait là où dans sa maison en dehors du village. Toute à ses réflexions elle marchait aux côtés de son compagnon de pêche...

- Allons ne vous inquietez pas, bon c'est une modeste chaumière mais au moins c'est la mienne, et même si elle est un peu rude au moins elle me tient chaud l'hiver!

chrisant et Manëick partirent en direction de la chaumière, qu'ils atteignent au bout de quelques minutes de marche.

(suite dans la chaumière de chrisant )

Manëick arriva sous son vieux chêne, qu'elle baptisa "le vieux chêne". Elle installa sa couverture dans la rosée humide puis elle regarda l'Armançon qui coulait paisiblement. Le soleil était haut et une brume flottait à la surface de l'eau. Le spectacle l'émerveilla, elle en devint nostalgique, soudain. Ou étaient tous ses rêves qu'elle avait fait juste là sous ce chêne. Pourquoi tant de chagrin, et tant d'incompréhension, elle se posait tant de questions.

- Allez ma belle, hop point de pleurs aujourd'hui tu vas faire déborder la rivière.

Elle visa la plus haute branche de l'arbre du regard et sourit. Un peu d'escalade me ferait du bien.

Elle retroussa ses jupons, et hop monta et monta et monta encore, puis redescendit elle était en équilibre trop précaire pour rester si haut. Jusqu'au au dessus du sol se tenait une branche assez solide pour en supporter deux comme elle, elle s'y installa. Là la vue était belle sur cette eau cotonneuse du petit matin. Elle resta là sans bouger, la sensation de liberté était trop forte pour qu'elle redescende sur terre...

Manëick faillir s'endormir sur sa branche et decida de regagner le plancher des vaches. Elle s'installa sur sa couverture, et constata que la rosée l'avait un peu détrempée.

Elle sortit alors un parchemin et commença ses missives, une pour le bourg, une autre pour Troyes, elle se mit à l'ouvrage, les premiers rayons du soleil carressaient sa joue et la réchauffait, elle sourit et s'appliqua à faire son courrier.

*Ahmed se dévêtit bon train, il ôta sa Djellaba et se retrouva rapidement en pagne.

Son corps n'était pas vraiment très beau à voir, car d'une il était relativement sale, et de deux, il portait des séquelles de longues semaines qu'il avait passé étant séquestré par les hommes de main du Calife, de longues cicatrices ornaient son dos.

Il entra très péniblement dans l'eau, et commença à se rincer la figure, l'eau dégoulinait le long de sa barbe fournie, ensuite il commença à frotter la crasse qu'il avait sur lui, il n'avait pas pris de bain depuis fort longtemps, et se laver maintenant et ici n'était pas un grand luxe, sans doute ne sentirait-il pas meilleur qu'auparavent, mais au moins, il aurait éliminé une bonne partie de sa crasse actuelle.

Son cheval quant à lui était déjà propre, Ahmed avait pris soin de lui au minimum deux fois par semaine durant son long périple, excepté cette méchante blessure, il n'avait rien eu d'autre.

Sur le bord de la rivière, Ahmed leva un peu les yeux et aperçu Manëick sur son arbre perchée.

Par ma barbe, elle m'épiait, *pensa-t-il* que veux-tu femme ?

*Ahmed n'avait pas reconnu Manëick, sinon il ne l'aurait pas appelée "femme", mais il était très surpris et fort mécontent qu'une femme regarde ses ablutions.
Il ne pris pas la peine de se sécher et enfila de nouveau sa Djellaba, avançant d'un air mauvais vers Manëick qu'il avait du mal à reconnaitre à cause de l'humidité de ses yeux, car ils étaient humides, et laver ses vieilles plaies n'y avait pas été innocent.

Manëick sursauta en entendant du bruit et elle avait regrimpé dans l'arbre, par instinct comme lorsqu'elle était petite et que ses frères venaient la tourmenter.

Elle regarda Ahmed et le vit à moitié nu elle en devint rouge de confusion, mais ne put s'empecher de regarder dans sa direction.

Il se lava soigneusement et aux vues de la couleur de l'eau il en avait grand besoin.

Il leva soudain la tête et regarda en sa direction, elle était découverte, elle redescendit sur la couverture.

que veux-tu femme ?

Cette phrase l'a mit en colère, elle se dressa poing aux hanches et se mit à répondre à l'insolent.

- Il suffit, vous arriver alors que j'étais installée sur ma couverture, vous m'effrayez, vous promenez à moitié nu , et vous voilà en colère. Non mais ne pouvez vous pas regarder alentour avant de vous déshabiller.

Elle était de mauvaise foi, elle le savait elle s'était cachée, mais il aurait pu remarquer sa couverture, ses parchemins étalés. Elle l'attaqua en premier c'était sa façon de réagir lorsqu'elle avait peur. Elle se tint donc sur sa couverture avec rage....

Manëick vit Ahmed être confus, apparement il ne l'avait pas reconnu, et elle se calma quelque peu. Il s'excusait et elle se dit qu'il n'était pas plus fautif qu'elle après tout.

Quand il lui demanda se qu'elle faisait dans les arbres, elle ne sut que répondre, que dire à un homme qui visiblement était dépassé par une culture qu'il ne comprenait pas, qu'elle était un peu sauvage et garçon manqué.

Elle bafouilla ...

- Heu... j'ai... je...enfin ! J'ai perdu un hameçon l'autre jour en lançant ma canne à pêche. Enfin pour être claire, en voulant pêcher j'ai agrippé mon hameçon dans cette branche, et il y est resté, il est planté là quelque part mais je ne sais où, aussi je suis montée voir si je le trouvais au moment même où vous êtes arrivée. Après vous avoir vu, enfin (elle le désigna de pied en cap) vous comprenez quoi ! je n'ai plus osé redescendre.

Elle mentait honteusement et détourna le regard car après avoir vu cet homme à demi nu, elle se trouvait gênée. De plus de là ou elle était, elle avait trouvé qu'il avait un corps splendide...

Puis soudain il lui demanda une chose tellement indécente, qu'elle s'empourpra et sa colère réapparut.

- Ho ! prendre un bain tous les deux, Ho ! Elle fulminait comment osez-vous ! Ho ! c'est d'une indécence sans nom, mais pour qui me prenez vous une fille de joie !

Elle ramassa ses parchemins le feu aux joues, complétement troublée par ce qu'elle avait vu, et par ce qu'il venait de lui demandé. Elle s'affaira là à rassembler ses affaires, prit sa couverture qu'elle ne prit pas le temps de plier la jeta sur ses épaules, et le regarda des pieds à la tête en faisant un dernier Ho ! et en serrant les poings.

Soudain Tangarius arriva entre eux deux elle ne l'avait pas reconnu, elle était tellement dans tous ses états.

Elle se tourna vers lui et esquissa un sourire qui ne ressembla à rien.

- Ha bonjour messire Tangarius, justement Messire Ahmed allait partir, elle fit les gros yeux à Ahmed, et moi ... euh.... je vais vous regarder pêcher tiens si ça ne vous dérange pas votre technique de pêche est peut-êtr différente de la mienne....

Elle avait du mal à retrouver son calme, et ses esprits mais se sentit soulagée que Tangarius ait fait son apparition...