Campement provisoire

Vannat entra dans la roulotte et ne fut pas déçue par ce qu'elle y vit. C'est bien comme ça qu'elle avait imaginé l'intérieur d'une maison sur roue. Elle posa son baluchon dans un coin, mis quelques miches cuites spécialment pour le voyage là où elle pouvait et s'étira.

-Je suis contente de faire un bout de chemin là dedans! j'aime cette simplicité et cette impression de liberté. Mais dis donc il fait chaud ici ! ce poêle chauffe drôlement bien !

Puis Vannat ressortit donner quelques carottes à Martin

- tiens l'âne, j'ai pensé à toi en allant au marché ! si tu pouvais oublier pendant quelques temps tes mauvaises habitudes, ce serait sympa.............


Vannat sourit et vola un baiser à Mallo, qu'elle s'empressa de lui rendre, elle savait qu'il tenait à ses baisers et qu'il n'aimait qu'on les lui vole......

Il sourit surpris par la rapidité de la jeune femme à l'embrasser. Elle riait, visiblement heureuse. Elle était prête à partir, prête depuis longtemps même, comme si elle attendait qu'un jour, un homme l'enlève comme il était en train de le faire !

Le pain chaud sentait bon et il le rangea dans une petite niche aux rebords assez hauts pour éviter toutes chutes de son contenu. Ensuite, il sortit des couvertures chaudes des coffres qui leur servaient de siège.

- Pour la promesse nous verrons ça cette nuit, il est temps de partir tant qu'il fait encore jour ! Allez je vais atteler Martin, installes toi sur la banquette et couvres-toi bien !

Il l'aida à monter sur le siège, où il s'installerait plus tard, rennes en mains.

Il attela Martin, son âne, qui montrait ses dents jaunes mais se faisait docile, pour une fois. Mallorick regarda à la dérobée Vannat, se demandant si la bienveillance de celle-ci envers le mulet, n'était pas la raison du bon caractère soudain de ce dernier.

- Je te trouve drôlement coopératif toi tout à coup, c'est le manque d'exercice ou les carottes que Vannat cachent dans sa poche qui te décident à devenir plus conciliant ?

Il monta enfin au côté de sa jolie passagère et la petite roulotte s'ébranla doucement, vers une nouvelle aventure...

Elle s'attarda un moment à regarder l'endroit où était la roulotte, un sourire sur les lèvres. Elle savait que partir avec Mallo c'était revenir vite, mais elle avait passé avec lui de merveilleux moments et ne regrettait rien.
Elle pensa à Martin aussi, l'âne cabochard et se marra.

Puis elle s'approcha de la pile de bois que Mallo avait laissée là, en pris quelques uns pour chauffer sa cabane après tout autant qu'il serve ce bois... et repartit en esperant que la roulotte reviendrait un jour se poser pour un petit temps par ici.

Elle avait trouvé le courage de revenir ici......... elle s'assit au pied d'un arbre et pensa à Mallo. Elle l'avait aimé, aimé au point de lui donner sa vie, son coeur, au point de lui faire un enfant. Et la mort lui avait reprit tout ça.

- on s'était toujours promis de se laisser libre, mais je ne pensais pas à cette liberté là....... tu n'avais pas le droit..... regarde un peu à quoi ressemble ta logeuse aujourd'hui............ je sais que tu n'aurais pas voulu la voir comme ça, alors elle te fait une dernière promesse, elle va essayer de se reprendre, de retrouver gout à la vie. Ce sera la promesse la plus dure à tenir, mais je m'y tiendrai. Quant à toi, tout ce que je peux te demander aujourd'hui c'est de veiller sur notre Wylam. Je t'aime Mallo, ça rien n'y pourra changer, même au delà de la mort je t'aime encore.

Elle ferma les yeux, revit les doux visages de ses deux hommes, sourit à leur souvenir et par la pensée les serra très fort dans ses bras. Après quoi elle se releva doucement, regarda une dernière fois les lieux avec un pincement au coeur puis reprit la route du village