Le réveil et le recommencement de l'histoire

*La nuit se levait à peine, quand, après plusieurs jours, après bien des jours, la lumière s'insinuait de nouveau dans l'esprit d'Ahmed.*

Mais que ... Qu'est-ce que je ... Que se passe-t-il ?

Où suis-je ?

*Ahmed avait un peu de mal à se redresser, rien d'étonnant quand on ne bouge pas de là où l'on est durant plus de deux mois.

Un mal de dos lui parcouru l'échine, puis il se souvint de l'endroit où il était : la Manoyah de Maneïck. Mais c'était à présent un vestige du passé détruit par le temps qui s'était écoulé.

Que s'était-il passé, qu'avait donc fait Ahmed pour se retrouver dans un tel état. Voici le récit de sa dernière aventure :

*Ahmed revenait de la pèche, ou de la cueillette - les souvenirs du narrateur restent flous sur ce détail sans importance - et il rentrait, comme à son habitude dans la ManOyah, l'échoppe qui lui était revenue en mains propres, pigeons mangés et clefs assurées dans la poche de la Djellaba d'Ahmed.

Il déposa donc son panier rempli de victuailles, et s'en retourna dehors, chercher un peu de bois, pour faire un grand feu. Il se souvenait de ces fabuleuses senteurs de méchouis dans son pays, cela le rendait si nostalgique ...

Une fois le bois coupé et débité, Ahmed rentra, et découvrit, posé sur la plus haute étagère de l'échoppe, une fiole avec un liquide bizarre à l'intérieur.

Ahmed grimpa sur une table qu'il avait rapproché, et tenta d'atteindre la fiole. Malheureusement, son cimeterre tomba par terre, se fracassant sur le sol, et faisant tomber avec lui Ahmed, qui emporta à cause de sa Djellaba, l'étagère.

Sur la fiole qui se brisa par terre, révélant des senteurs si peu communes, car faisant parties de celles que l'on ne peut sentir qu'une fois dans sa vie, puis mourir, Ahmed put lire : Potion de l'éternel Bonheur.

*Voilà, c'en était fait, maintenant, les restes éparses de la fiole brisée avaient disparus, et le Cimeterre du Maure était rouillé. Il se tint droit, et réalisa qu'il venait d'échapper à la mort, il pria son Dieu, puis alla l'annoncer en place publique :

Inch Allah ! Je suis revenu ! Allah Wakbah !

Lena qui etait de retour pour un temps à Tonnerre, endendit Ahmed Ibn Fahdlan déclamer sur la place publique.

Elle s'arrêta un instant pour écouter son monologue

Inch Allah ! Je suis revenu ! Allah Wakbah !

Il a l'air heureux d'être de retour parmi les Tonnerrois

Bonjour Messire, mais qu'etiez vous devenu depuis tout ce temps? Ne me dites pas que vous etes resté dans cette demeure depuis des jours et des jours sans boire ni vous nourrir !!!

Ahmed Ibn Fahdlan ,l'a regarda d'un air bizarre, penchant la tête sur le coté et se demandant qui lui parlait , puis reconnaisant celle sur qui un jour en taverne il avait craché

Lena s'approcha de lui mais se recula d'un bond, il sentait une drole d'odeur mélangeait à une peau qui avait oublié d'être lavée

Je ne voudrait pas vous vexer encore une fois Messire mais depuis combien de temps n'avez vous pas croisé un broc d'eau ou plongé dans la rivière, car pouahhhh !!! vous ne sentez pas le savon

Oui la paysanne, je sais, je sens mauvais, mais les gens de mon pays trouvent que ceux du votre sentent mauvais également.

Mais passons cette entrevue malencontreuse, et permettez moi de me retirer quelques instants.

*Ahmed prit sa djellaba à son cou puis alla droit vers la rivière, arrivé au point d'eau, il retira la djellaba entièrement, se retrouva donc complètement nu, il commença à mouiller la crasse qu'il avait dans le coup, la couche en était tellement épaisse qu'il ne sentit pas encore le froid glacial de l'eau sur sa peau mate.

Quelques minutes passèrent, et là effectivement Ahmed commença à sentir le froid s'immiscer en lui par delà la crasse et la saleté sur son corps.

Grah, la peste soit ce froid, je suis parti pour passer l'hiver devant un bon feu et de bons méchouis.
Mais j'y pense ... Peut-être ne sommes nous plus en hiver ... Combien de temps ai-je dormi ... Tant de questions, auxquelles il va me falloir des réponses.

Je vais retourner questionner cette paysanne là bas, son visage m'est familier.

*Ahmed termina grossièrement son lavement, puis s'essuya, mais plutôt bien cette fois ci, afin de ne plus avoir trop froid. Puis il repris la route du village, et y recroisa Lena.

Ola maraude, peux-tu me dire combien de temps j'ai dormi ?

Peux tu me dire quels nouvelles de l'ouest, et du Sud ?

Fichtre, mais que s'est-il donc passé ici, tout a changé, je n'y reconnais plus rien dans ce paqu'touille.

Lena entendit Ahmed l'interpeller bruyamment, elle se retourna vers lui et poussa un cri et ses joues se mirent à rougir

Hé !!!! Messire Ahmed, je veux bien repondre à toutes vos questions, mais auriez vous l'obligeance de vous habiller car vos vêtements se trouvent dans votre main et non sur vous

Ahmed la regarda puis soudain baissa la tête vers son corps et d'un geste vif mis sa djellaba devant lui pour cacher le principal à cacher

Quand à vos questions je veux bien y repondre mais sachez d'aord que je ne suis point une " maraude " un peu de respect et puis attendez moi la je vous rapporterez un morçeau de savon car votre odeur est moins forte mais encore tenace

Ola maraude, peux-tu me dire combien de temps j'ai dormi ?

Combien de temps vous avez dormi? comment le saurais je ? je ne suis point votre nounou !!!!

Peux tu me dire quels nouvelles de l'ouest, et du Sud ?

Les nouvelles de l'ouest, et du sud ? aucune idée Messire, à Tonnerre nous sommes plutot dans le centre -est , mais une question avez vous entendu parler de la guerre d'Anjou? cela pourra peut être me permettre de situer à quel moment vous avez commencez votre sieste?

Lena voyait Ahmed bougeait la tête de gauche à droite et il semblait chercher dans sa mémoire une pensée, une chose, un évenement qui pourrait l'aider

Rasta était porteur d'un énième message, il maugréait en chemin, aller voir ce sarrazin ne lui plaisait pas du tout... Mangeur de pigeons celui-là, je vais l'arranger moi tiens !

Il s'arrêta en chemin pour voler quelques cerises, elles commençaient à peine à rougir, mais il adorait ça. Plus il monta vers le nord-est plus il en trouvait. Mais arrivé à Tonnerre il était un peu malade !

Pas grave je me soulagerais sur ce sarrazin ! Mangeur de pigeons !

Il arriva dans la ville, et chercha partout. Ils ont encore tout rasé ici, le maure n'a plus de maison, où est-il donc ?

Il alla au bord de la rivière pour s'abreuver, lorsqu'il vit une femme faire grand bruit, et gesticuler commme une vierge effarouchée.

Un homme avec une tunique blanche se tenait devant elle. La paysanne était rouge comme une tomate, et Rasta tournoya au dessus d'eux.

Le réveil et le recommencement de l'histoire Anim215am9

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- Allez pousses-toi femme que je vise le basané, je ne tiendrais pas longtemps j'ai trop mal au ventre moi !

Il finit par ne plus pouvoir se contenir, et le maure prit tout sur lui.

- Wahouu, fameux tir !

Il prit de la hauteur et se cacha dans un arbre. Le maure brandissait déjà une arme pour l'estourbir.

Comment l'approcher sans qu'il l'achève et le mange ? il donna des coups de bec aux liens qui enserraient sa patte, il avait grande habitude sa propriétaire ne serrant jamais trop fort ses missives, et prit dans son bec le petit rouleau et reprit son envol.

Il passa une fois, en rase motte, puis deux et à la troisième lacha son rouleau qui tomba dans les mains du sarrazin. Il reprit de l'altitude et repartit comme une flèche vers le sud.

Le maure resta bouche bée et fixait le rouleau, puis lentement l'ouvrit et lu ceci.

Citation :: La Manoyah Le 24 Mai 1455

Chère Ahmed,

On m'a rapporté que vous aviez mis le feu à la ManOyah, je n'ose y croire. Etes-vous toujours vivant ? Je n'ai plus de nouvelles de vous depuis la Savoie, où d'ailleurs vous vous inquiétiez à savoir si les savoyards allaient supporter mon caractère. Et bien la réponse est oui car je vais bientôt en épouser un !

Comment allez-vous, je me fais beaucoup de soucis pour vous, et à vrai dire vous me manquez, vos questions sur nos coutumes me manquent, votre insolence me manque, votre fierté mauresque aussi !

Je prie Aristote (Mon Dieu) pour qu'il vous garde en vie, chaque jour, mais n'ayant pas de vos nouvelles, je crains que mon aigle ne revienne avec ma missive, ce qui m'annoncerait votre mort...

Qu'Allah vous protège et m'entende !

Je suis installée à Moulins, petite ville où il fait bon vivre, où les gens sont simples et accueillants. J'y ai ouvert une boutique où je fabrique des accessoires en cuir, tels que des bourses, baudriers, bracelets de combats, ceintures, et j'avoue que ma vie est comblée.

Et vous que devenez vous, avez-vous trouvez une femme ? Etes vous repartis dans votre pays ? Donnez-moi de vos nouvelles, sinon promis je monte à Tonnerre vous botter les fesses pour ne pas m'avoir répondu.

Oui je suis insolente, je n'ai pas changé là dessus !

Bien à vous

Manëick