Echo de Tonnerre n.06

25/11/1453 ECHO DE TONNERRE N°6


ENTREVUE AVEC MATIAS, MAIRE DE TONNERRE

Cela fait maintenant quelques temps que Matias exerce le mandat de Maire à Tonnerre. La rédaction de l’Echo souhaitez donner l’occasion aux lecteurs de faire connaissance avec notre maire.


Babun (journaliste) :

Bonjour Monsieur le Maire. Pourriez-vous tout d'abord expliquer aux tonnerrois quel cheminement vous a conduit à la place que vous occupez aujourd'hui?

Matias (maire de Tonnerre) :

Quel cheminement ai-je suivi? Je suis arrivé à Tonnerre il y a de cela 4 mois environ, après un voyage de quelques semaines.
Simple vagabond abandonnant son passé, j'ai très vite décidé d'élever des vaches, cette activité rendant service au village et permettant un niveau de vie acceptable à l'éleveur.
Il y a quelques semaines, certaines décisions de mon prédecesseur m'ont révolté. A la fois car elles étaient prises sans en informer les villageois et car le Conseil Municipal n'en avait pas été informé.
Suite à cela j'ai donc décidé de me présenter lors des élections et ai été élu.

Babun :

Vous semblez consacrer beaucoup de temps et d'énergie à votre fonction de maire... je suppose que cela n'est pas toujours facile?

Matias :

Je passe en effet la plupart de mon temps dans mon bureau à la Mairie. Il me semble être de mon devoir d'accueillir tout villageois ayant des questions, et nul ne peut veiller sur la bonne marche de notre économie s'il est loin des registres municipaux. Il est vrai que ce n'est pas toujours facile, mais telle est la charge de Bourgmestre, et tel est le minimum que je puisse faire pour les Tonnerrois.

Babun :

Quel est votre opinion sur l'état de Tonnerre en général? (économique, social, culturel...)?

Matias :

Pour répondre à votre question, d'un point de vue économique Tonnerre se porte plutôt bien. Mais cette observation est peut-être dûe à ma nature optimiste...
Il est vrai que nous connaissons actuellement une surproduction de maïs et de pain, et nous produisons peu de lait. Mais nous ne sommes pas les seuls dans ce cas là. Beaucoup de villages bourguignons subissent une surproduction de maïs et le manque de lait peut s'expliquer par, notamment, la pénurie de seaux cerclés. Une de nos respectées boulangères ayant décidé de se reconvertir dans la forge, j'ai bon espoir que d'ici quelques jours la surproduction de pain se résorbe et les seaux cerclés soient produits. Cela permettra de régler le problème du pain et celui du lait.
En ce qui concerne la question du maïs, dès que la liste des cultivateurs m'aura été communiqué par le représentant de la guilde, je pourrais les contacter, afin que nous trouvions ensemble une solution à cette surproduction.

Pour résumer, d'un point de vue économique je considère mon rôle comme celui d'un « facilitateur »: je suis là pour aider les Tonnerrois en leur conseillant la solution la meilleure à la fois pour le village et pour eux.

D'un point de vue social et culturel, Tonnerre peut s'enorgueillir d'une richesse et d'une diversité qui font son originalité. Les débats qui animent notre village, bien que parfois houleux, sont ceux d'un endroit où il fait bon vivre. La parole de chacun est écoutée, qu'elle soit critique ou non.
La divergence d'opinion est une richesse qu'il nous faut cultiver, car c'est en elle que nous trouvons le moyen de corriger nos erreurs.

Babun :

Bien entendu, vous vous attendiez peut-être à ma question... mais à l'heure qu'il est un concordat a été signé entre la Bourgogne et le Pape. Vous connaissez sûrement ma position, mais quel est votre avis (vous parliez tout à l'heure notamment de la diversité socioculturelle de Tonnerre) ?

Matias :

Je répondrais donc à cette question à titre personnel, et non en tant que Bourgmestre.
Chacun est libre de croire en ce qu'il veut. Souvent d'ailleurs, on appelle par des noms différents ce qui recoupe en fait la même chose. Que l'on appelle cela Dieu, destin, fatalité, hasard, ça n'a pour moins qu'une importance relative car l'important est de croire qu'il existe quelque chose qui transcende l'humain.
Mais nous devons être conscients que, même s'il existe quelque chose nous dépassant, c'est à nous de prendre notre vie en main.
Toutefois, malgré ma tolérance à l'égard des différentes croyances, je m'opposerais de tout mon être à la violence et à ceux qui la prêche.

Babun :

Merci de votre franchise cher Maire.




DE LA VERTICALITE DES PROPOS

Malheur sur nous ! Peuple paisible de Bourgogne, nous
avons à subir les excès de parole de fous furieux qui
usent de leur langue pour appeler au crime !
Doit-on tolérer des prêcheurs de haine à l’état pure et des
illuminés complètement fanatiques dans les lieux où
tout le monde devrait se sentir en parfaite sérénité et
sécurité ?
Serait-il normal que notre belle gargotte bourguignonne
Offre à tous ces va-t-en-guerre une tribune pour
inonder les gentils habitants de dires pernicieux ?
En prêchant la croisade, la guerre et le sang,
nul ne peut prétendre répandre la parole du Christ :
tout est Amour, tout est Paix avec Jésus ! Ne
le nient que les âmes égarées par le Malin !
Et puis… nous a-t-on imposé le Concordat pour
« sanguinariser » la population ? Pourquoi le Pape ne
fait-il rien ? Ne devrait-il pas être bon berger et faire
arrêter ces flots débordant de mépris et de haine qui
ne cessent de se déverser désagréablement dans nos oreilles
assourdies, tels une obscure cascade venant d’Enfer ?
Tuer l’hérétique ! Voici les seuls mots qui, malheureusement,
illustrent parfaitement la pensée (fort réduite apparemment) de ces
quelques prêcheurs qui donnent de graves crises de type
urticaires à toutes les personnes raisonnables, sensées,
et imprégnées du message divin :
Soyez bon, vivez en paix, aimez votre prochain.

Babun, pour l’Echo de Tonnerre



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